DELPHINE RULOT
ARCHITECTE
MASTER THESIS
L’actualité le montre plus que jamais, la problématique de l’immigration est au cœur des débats et dans tous les médias. Avec en toile de fond crise économique, sécurité, tolérance ou encore Islam, le sujet ‘immigration ‘ s’invite au goûter, s’incruste dans les conversations de voisinage, envahit le salon à 19h30 et s’immisce dans notre inconscient et dans nos envies de refaire le monde. Cette réalité hautement complexe et multidimensionnelle est souvent incomprise. Le phénomène d’immigration est amalgamé à d’autres problématiques sociétales et pris comme bouc- émissaire dans bien des situations. Ce constat reflète notamment une difficile acceptation de l’ ‘’étranger’’ au sein de la communauté, liée à des préjugés et un manque d’informations évident. L’immigration implique de profonds bouleversements dans la vie d’un individu : déracinement, perte de repères, intégration dans une nouvelle société, apprentissage d’une nouvelle culture avec ses propres codes, etc. Ces thématiques ne peuvent qu’interpeller en tant qu’architecte puisqu’elles sont liées à ses deux grandes préoccupations, à savoir l’Homme et l’Espace.
Pour moi, l’architecte est un humaniste dont le rôle est de créer des espaces sources de bien-être destinés à l’Homme. Il semble donc tout à fait légitime d’oser croire qu’un espace de vie bien pensé peut influencer positivement l’épanouissement d’un nouvel arrivant au sein d’une communauté qui lui est étrangère.
La question principale qui va être soulevée au travers de ce mémoire concerne l’Asile et plus spécifiquement le passage par un Centre pour demandeur d’asile appelé aussi Centre Ouvert. Nous tenterons de comprendre le fonctionnement de ces espaces d’accueil disséminés un peu partout en Belgique. Nous aborderons le point de vue des demandeurs d’asile en ce qui concerne la vie dans ces centres d’un point de vue espace/temps.
Il n’est donc pas question, ici, de remettre en cause la politique d’immigration pratiquée en Belgique, ni d’avoir un discours paternaliste à l’égard de la population immigrée mais plutôt de comprendre, dans leurs grandes lignes, les mécanismes liés à l’immigration et le fonctionnement de structures d’asile.
Le but de cette recherche est donc de mettre en lumière une thématique souvent inexplorée dans le contexte de l’architecture afin, pourquoi pas, d’être utilisée comme outil pour ceux qui tenteraient d’apporter une réponse spatiale à la question de l’Asile.
​
Delphine Rulot.
RECLUSION ET SPATIALITE
Etude de la vie dans un centre ouvert pour demandeurs d’asile
Comparaison entre les centres ouverts et les institutions totalitaires décrites par Goffman dans ‘Asiles’
Avant propos
